Vrais et faux amis de l’hominisme


 

VRAIS ET FAUX AMIS DE L’HOMINISME

 

L’hominisme est insuffisamment connu et souvent mal compris. Par ignorance ou facilité, les profanes et les médias le rattachent à d’autres courants ou personnalités plus connus.

Surtout, l’hominisme est caricaturé par ses adversaires, qui disposent de supports d’expression beaucoup plus larges que les siens. De manière délibéréee, ils l’amalgament à des courants ou personnalités antiféministes, voire misogynes, en faisant croire qu’il s’agit d’un ensemble homogène, le "masculinisme", néologisme qu’ils ont créé à des fins de diabolisation.

Afin de remédier aux confusions et d’éviter les amalgames, il est important de reconnaître ce qui selon les cas rapproche ou distingue l’hominisme de ces personnalités et courants.

Ils sont présentés par ordre alphabétique.

 

Les Hommen

Hommen fait penser à hominisme, et il est tentant de les confondre.

Hominisme est construit sur le latin homo,inis, avec un seul "m", qui signifie"humain". L’hominisme prend en compte les deux sexes.

Hommen, avec deux "m", est un symétrique de Femen, le nom que s’est trouvé le fameux groupe de pseudo-féministes hystériques. Hommen renvoie strictement à homme d’un point de vue masculin, et il s’agit d’un groupe exclusivement masculin.

Les Femen étant désespérément stupides et odieuses, on ne peut qu’éprouver de la sympathie pour les Hommen, qui les parodient avec humour. Ceci dit, ils n’ont développé jusqu’ici que cette dimension parodique, et seulement dans le cadre de l’opposition au mariage gay. Ils ne prennent pas en compte les problématiques sexistes ou discriminatoires contre les hommes. Leur démarche est donc assez éloignée de celle des hoministes.

 

Marcela Iacub

Marcela Iacub a une pensée riche et complexe. Nous la reconnaissons par certaines de ses démarches ou créations comme une amie, et même une amie très proche. Par d’autres aspects, elle est nous est éloignée, et même très éloignée.

En positif :

- le travail de déconstruction de l’enquête biaisée et pro-misandre ENVEFF, réalisée avec le sociologue Hervé Le Bras., et intitulé Homo mulier lupus. C’est le premier travail de déconstruction de ce genre d’enquête réalisé en France. Il a de plus le mérite d’avoir été réalisé très tôt, en 2003, alors que personne ne songeait à les remettre en question.

http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?article203

- elle est l’un des premiers (dès 2005) et rares intellectuels français à proposer un "statut de géniteur sous x", destiné à protéger les éventuelles victimes de paternités imposées.

http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?article121

- une analyse très réaliste et très pointue de la misandrie et de la société misandre, présente entre autres dans son livre Une société de violeurs, sous l’angle des fausses accusations (chapitres 4-5 - 2012)

http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?article338

En négatif :

- son livre Belle et bête, consacré à sa liaison avec DSK, et de manière très méprisante pour lui. C’est-à-dire qu’elle a mis en oeuvre le procédé féminin assez médiocre qui consiste à vivre une liaison avec un homme public, puis à le trahir en racontant celle-ci dans un ouvrage, lequel obtient un succès assez facile de curiosité malsaine.  

- positions complaisantes à l’égard de la pornographie, de la procréation artificielle ; minoration de l’importance du père dans la famille.

 

Manif Pour Tous, L’avenir pour tous, etc. = anti-mariage gay :

Ces groupes ont le mérite de rappeler, avec constance et sur tous les tons, l’absolue nécessité du père dans la famille et dans l’éducation, ce qui n’est pas si fréquent à notre époque. Si leur mobilisation de 2013 a finalement échoué, elle n’en a pas moins retardé, en France, l’entrée dans la loi de la PMA, c’est-à-dire de la mise en place, non par nécessité mais par choix, de familles sans père, dont les enfants naîtraient orphelins du côté paternel.

Ils sont cependant enfermés dans une contradiction énorme, car le mariage gay, et même s’il est un jour conforté par la PMA, n’est pas le fait majeur dans le processus d’élimination de l’un des pôles parentaux. Le fait majeur, et de loin, est le contexte des séparations et du divorce, qui conduit depuis quarante ans à la marginalisation de milliers de pères. Soit parce que, conditionnés et dissuadés par l’idéologie dominante, ils renoncent à remplir leur fonction auprès des enfants. Soit parce que les tribunaux, exécutants de cette même idéologie, en attribuent la résidence à la mère.

Or, paradoxalement, des centaines de milliers de personnes ont défilé et défilent encore contre le mariage gay, mais on ne les retrouve pas dans les défilés de pères privés de leurs enfants, qui restent d’une envergure assez limitée.

Les anti-mariage gay, s’ils sont animés de principes louables, se trompent de combat et d’adversaire.

Et malheureusement, cela est récurrent. Leur autre cheval de bataille est l’opposition à l’idéologie transgenre (qu’ils appellent confusément "théorie du genre"). Ils ne voient pas que dans le domaine du genre, c’est l’idéologie misandre qui est dominante, et détentrice de pouvoirs forts dans la société. Alors que l’idéologie transgenre, mode restreinte à quelques milieux universitaires, n’a de prise ni sur la population ni sur les décideurs politiques.

En 2014, ils ont pris fait et cause contre les ABC de l’Egalité enseignés à l’école, lesquels, sous couvert de déconstruction des stéréotypes, servent aux enfants une bouillie misandre. Il est légitime de s’opposer à ces ABC, à condition : 1. de les identifier correctement comme relevant de la misandrie 2. d’appeler les pouvoirs publics à se préoccuper de manière urgente du véritable problème de genre auquel est confronté l’école, à savoir celui de la sous-performance des garçons. Mais ils se sont contentés d’en demander la suppression.

Il y a sans doute des amis potentiels des hoministes parmi les anti-mariage gay : pour qu’ils le deviennent réellement, il leur faudrait procéder à une sérieuse remise en cause théorique.

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Dans un communiqué du 23 mai 2014, la Manif Pour Tous "se réjouit du report de la proposition de loi APIE et remercie les députés qui ont mis tant d’énergie à défendre avec compétence l’intérêt de l’enfant et la famille". Paradoxalement, cette proposition de loi contenait des avancées significatives pour les pères séparés/divorcés et leurs, en particulier celle de la double domiciliation de l’enfant. Nouvelle contradiction.

lamanifpourtous.fr/fr/toutes-les-actualites/1292-report-de-la-proposition-de-loi-apie-une-bonne-nouvelle-pour-la-manif-pour-tous-qui-maintient-sa-vigilance

 

MGTOW = Men going their own way

Nébuleuse d’origine américaine, avec des suiveurs en France depuis 2017.

L’intitulé est mobilisateur, mais le fonctionnement laisse dubitatif. Il s’agit de forums, exclusivement masculins, dont les participants discutent de la condition masculine. Il n’y a ni corpus théorique, ni structure représentative, ni travail pour construire l’un ou l’autre. La discussion semble être un but en soi.

Ne sachant pas comment se situe MGTOW au plan théorique, nous ne pouvons pas nous situer par rapport à lui. Nous formulerons une opinion si les choses se précisent .
 

 

 Alain Soral / Egalité et réconciliation

Chez Soral on trouve à peu près les mêmes contradictions que celles notées chez Zemmour (voir ci-après). Dès 1999, il publie un livre prometteur Vers la féminisation ?, où l’on trouve de bonnes intuitions :

Dans l’imaginaire collectif, la femme sexuellement opprimée a remplacé le prolétaire. Une vision fantasmatique de l’histoire (...) (p. 63)

Ainsi, que sa vision de la femme soit psychologique, dynastique ou spirituelle, ce n’en est pas moins l’homme, chaque fois, qui place la femme à une certaine hauteur. Obligé, c’est vrai, de respecter sa mère et son épouse pour pouvoir se respecter lui-même. (p. 73)

Certes ce livre est plus antiféministe qu’antimisandre, un peu jargonnant, simplificateur, dogmatique, mais en 1999 il s’écrit bien peu de tel sur ces sujets et on peut le prendre pour une ébauche.

Mais ensuite Soral n’a pas fait mieux. Il est systématiquement antiféministe, sans souci de distinguer féminisme et misandrie. Il ne traite pas des discriminations concrètes contre les hommes. et de toute façon il ne semble pas leur accorder de l’importance, de même que ses suiveurs du site Egalité et réconciliation. En 2014, il n’y a dans la Charte d’E&R aucune indication quant à ce que prône le mouvement en matière de conditions féminine et masculine.

En fait, Soral et les soraliens semblent se contenter de la dénonciation des "puissants", auxquels ils attribuent tout ce qui va mal dans le monde. Chercher et proposer des alternatives ne les intéresse pas...

C’est un positionnement à double tranchant : parfois ils visent juste, et il faut leur reconnaître un certain courage ; et parfois ils dénoncent sans discernement des gens qui ne méritent pas de l’être, bien au contraire.

Par exemple, ils n’hésitent pas à soutenir de fausses accusations de pédophilie, et de pédophilie en réseau, qui pourtant, fait rare, ont été démenties par la Justice. Ils voient là l’occasion de dénoncer la main des "puissants", qui protégeraient des agissements dans lesquels certains d’entre eux seraient impliqués.

Ils soutiennent ainsi Sophie Giuli (qui a rebaptisé sa cause Amidelisa), mère divorcée qui accuse le père de ses enfants de viols sur ceux-ci, et de viols/meurtres sur seize autres. Une accusation délirante, pour laquelle elle a été condamnée pour dénonciation calomnieuse le 20 février 2014, à Draguignan. Pourtant, ER de PACA a participé ce jour-la à la manifestation du groupe d’illuminés qui la soutiennent :

erpaca.fr/2014/02/25/er-paca-etait-a-draguignan-pour-soutenir-les-victimes-de-laffaire-amidlisa/

Ils soutiennent aussi le groupe des négateurs d’Outreau, qui prétend implicitement que les acquittés de ce procès seraient en fait des coupables protégés. Kontre Kuture, la maison d’édition d’E&R, publie Jacques Thomet (Retour à Outreau. Contre-enquête sur une manipulation criminelle), le principal théoricien de ce groupe.

egaliteetreconciliation.fr/Affaire-Amidlisa-Sophie-Giuli-et-Jack-Maillard-demandent-l-ouverture-d-une-enquete-criminelle-22833.html

kontrekulture.com/produit/retour-outreau-contre-enquete-sur-une-manipulation-pedocriminelle

Ils se retrouvent ainsi objectivement en position d’alliés objectifs des idéologues misandres, lesquels affirment que les pédophiles sont partout parce que tous les hommes sont pédophiles, et dont la fausse accusation est l’une des armes favorites.

 

Eric Zemmour

Chroniqueur cultivé, talentueux, pugnace, très médiatisé : nous aimerions bien le compter parmi nos amis.

Son ouvrage Le premier sexe (Denoël, 2006) était prometteur. Il apparaissait comme la première étape d’une déconstruction lucide de la misandrie, même s’il n ’y employait pas le mot. Il était habité par des intuitions brillantes.

Par exemple, il stigmatisait la généralisation de l’emploi du terme macho, "cette géniale trouvaille linguistigue des féministes dans les années 70 qui ont, avec un unique petit mot, tranformé les hommes, tous les hommes, en accusés commis d’office" (p. 13)

Ou bien il expliquait pourquoi "le poil n’est pas traqué par hasard", mais parce qu’il est "un marqueur, un symbole. De notre passé d’hommes des cavernes, de notre bestialité, de notre virilité" (p. 32)

Malheureusement, huit ans plus tard, on est bien obligé de déplorer que ces intuitions ne se sont pas transformées en une critique organisée, loin de là. Zemmour n’a jamais dénoncé les discriminations concrètes que subissent les hommes : paternités imposées, fausses accusations, privation des enfants suite aux séparations/divorces. Même le mouvement des pères perchés de 2013-14, qui les a mis au premier plan de l’actualité, ne l’a pas amené à évoquer les injustices subies par ceux-ci.

En fait, il reste au plan d’un antiféminisme de principe assez superficiel, qui correspond bien à sa nostalgie du XIXe siècle. Il dénonce au coup par coup dans l’actualité tel ou tel excès qui lui déplaît, sans faire la distinction féminisme/misandrie, et sans globaliser son analyse.

Enfin, peut-être parce qu’il traite de beaucoup d’autres sujets, il ne s’informe pas sérieusement sur les problèmes masculins, et écrit parfois des énormités que ne démentirait pas le pire de nos adversaires. Telles que celles qui suivent sur la condition paternelle (p. 102) :

les femmes les ont libérés de ce rôle de méchant. Ils exultent en silence. La plupart ont déserté. Ce rôle de père leur pesait depuis des millénaires sans qu’ils osent le dire. Pour une poignée qui prend son rôle à coeur, combien de pères absents qui disparaissent carrément de la vie de leurs enfants ? L’aubaine. Jadis, ils ne s’en occupaient pas beaucoup, mais ils les nourrissaient, et puis ils étaient un symbole, celui de la virilité, de la loi, du monde.

(...) Maintenant, les femmes restent seules avec leur progéniture. Au mieux, les hommes paient pour se débarrasser de leurs responsabilités. Au pire, ils ne paient pas. Les mères célibataires n’ont jamais été aussi nombreuses ; jamais aussi pauvres.

Zemmour semble d’ailleurs sous-estimer complètement la force de l’amour paternel et l’importance de la présence paternelle dans l’éducation.

Dans l’émission Ca se dispute du 11 juin 2011, il exprime son opposition à l’extension du congé paternité, qui selon lui, va dans le sens de la confusion des rôles pères-mères.

Dans son livre Le suicide français (2014), il reproche à Daniel Balavoine, à propos de sa chanson Mon fils, ma bataille, d’inverser les rôles parentaux et de se transformer en mère ! Ce que nous avons analysé ici : http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?article167&var_mode=calcul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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