Contre la misandrie : citations d’auteur(e)s divers(e)s (màj régulières)
Fanny Ardant. Je n’ai jamais voulu être une victime. Causeur, 5 juin 2024 (extrait)
Dans le cinéma, si un metteur en scène ou un acteur est montré du doigt, on l’efface, parce qu’il met en péril la seule chose qui intéresse tout le monde : les affaires et le profit. Il ne sera aidé par personne. Cette société accepte en silence ce mouvement - Me Too - parce qu’elle a peur. La peur, plus le profit, cela donne des gens qui se mettent à genoux.
Marlène Schiappa. Entrevue.fr. 3 mai 2024
titre : "Ce que je déplore, c’est la transformation du féminisme en misandrie et en haine anti-hommes"
Vincent Cassel, acteur
The Guardian, 17 février 2023
"Si les hommes deviennent trop féminins, il va y avoir un problème " et " C’est presque honteux d’être masculin de nos jours ".
Karine Lemarchand, animatrice télé
sur Twitter à l’occasion du 8 mars2018,
En cette Journée de la Femme, j’envoie toute ma tendresse aux hommes aimants et respectueux, sans le regard desquels nous ne nous sentirions pas autant femmes... #merci #viveleshommes #apaisement
Agnès Jaoui, comédienne
interview à Pleine vie, 26 avril 2017
- Vous définissez-vous comme féministe ?
- Entre autres, mais je ne veux pas réduire mon rôle dans Aurore à ce terme "piège". Ma mère était très féministe. Quand j’ai découvert les livres qu’elle consultait, les bras m’en sont tombés ! C’était un féminisme extrêmement violent envers les hommes - compréhensible vu son époque - mais auquel je n’appartiens pas. J’ai envie de vivre avec eux, je les aime profondément. Je suis féministe, humaniste et "hoministe".
https://www.pleinevie.fr/video/interview-agnes-jaoui-je-suis-feministe-humaniste-et-hoministe-18215
Justine Trudeau
épouse du premier ministre canadien, le 7 mars 2017, sur facebook
Êtes-vous prêtes à faire des étincelles pour allumer un changement ? Cette semaine, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, célébrons les garçons et les hommes qui nous encouragent à être qui nous sommes vraiment, qui traitent les filles et les femmes avec respect et qui n’ont pas peur de parler haut devant les autres. Prenez une photo main dans la main avec votre allié et diffusez-la dans les médias sociaux avec le mot-clic #DemainEnMains. Ensemble, nous pouvons susciter un mouvement qui incitera davantage d’hommes à lutter avec nous pour des lendemains meilleurs, l’égalité des droits et des chances pour tous … parce que l’#Égalitécompte.
Pamela Anderson
20 mn, le 23 février 2017
Je vais commencer à faire campagne pour les hommes qui ont été victimes d’accusation de viol alors qu’ils n’ont rien fait (...) La Suède a ces lois très progressistes contre les crimes sexuels. C’est presque trop progressiste, c’est presque paralysant. (...) Evidemment c’est fait pour protéger les gens vulnérables, qu’on considère être les femmes et les enfants, et c’est important évidemment, mais il y a aussi beaucoup d’hommes qui sont dans des situations vulnérables et qui sont harcelés politiquement.
Anne-Marie Avouac
Auteure du documentaire Ma mère, mon poison (2017). Interview à Télérama, 21 février 2017
C’est un vrai sport de critiquer les mères dans notre société. Certains psys ont refusé de témoigner dans mon film en m’expliquant qu’on faisait assez de mal aux mères et qu’il ne fallait pas en rajouter.
http://television.telerama.fr/television/ma-mere-mon-poison-quand-l-amour-devient-toxique,154277.php
William Goldnagel
Le silence médiatique insupportable sur les violences faites aux hommes. Valeurs actuelles, 28 novembre 2016
(...) Mais qui oserait soutenir de bonne foi que les violences faites aux hommes connaissent une médiatisation seulement quatre fois moins importante ? En réalité, un silence de mort règne sur la question, à peu près identique à l’omerta qui régnait il y a encore peu de temps sur les racismes anti blanc, antichrétien ou sur l’anti-judaïsme et le sexisme en milieu islamique.
Il est temps peut-être de sortir aussi du gaucho-féminisme idéologique.
Pierre-André Taguieff
dans Des putes et des hommes : vers un ordre moral androphobe. Ring, 2016
(...) une vision androphobe centrée sur le thème d’accusation majeur : l’homme (le mâle humain) est voué à la violence meurtrière. En un mot : l’homme est un tueur. Une "bête immonde", voire la seule "bête immonde" qu’il faut dénoncer et traquer, isoler, empêcher de nuire par divers moyens. Il y aurait donc des raisons de dénoncer une "horreur masculine", s’ajoutant, dans le musée des horreurs modernes, à l"horreur économique" et à "l’horreur médiatique". (p. 94)
(...) une vision polémique du monde, dans laquelle l’ennemi est incarné par l’homme, et plus précisément par le mâle hétérosexuel dominateur qui, dans les discours qui le dénoncent, est doté de deux attributs répulsifs supplémentaires : son identité ethno-raciale (l’homme dit "européen" ou "blanc") et son âge relativement avancé - le "mâle" hétérosexuel blanc" étant d’autant plus stigmatisable qu’il est "vieux". (p. 273)
Thérèse Hargot, sociologue
entretien avec Alateia, le 8 mars 2016 (extraits)
Ce qui me gêne avec cette journée, c’est l’idée d’un combat réservé aux femmes sans y associer les hommes. On a voulu résoudre les problèmes des femmes sans comprendre qu’ils concernent aussi les hommes ! À force de penser en termes de « problèmes de femmes », on n’a pas vu qu’il s’agissait fondamentalement de problèmes de société. Je pense qu’il faut arriver à sortir de cette logique binaire, stérile de la lutte des sexes, pour arriver à une coopération entre les femmes et les hommes.
(...)
On a fait de la maternité une histoire de femmes. Mais tout le monde sait qu’un enfant ne se fait ni ne s’élève seul(e) ! Les lois qui ont interdit la parole aux hommes se retournent contre les femmes, puisqu’on a nié leur part de responsabilité. Il faudrait au contraire que les hommes puissent parler ; on ne peut pas leur dire simplement : « Vous n’avez qu’à assumer ».
Béatrice Levet, philosophe
entretien dans Figarovox, le 8 mars 2016 (extrait)
L’égalité et la liberté sont acquises pour les femmes en France. Comment peut-on encore parler, ainsi que le font certains, d’un fondement patriarcal de notre société ? Qu’est-ce qu’une société patriarcale ? Une société où la femme dépend entièrement de l’homme, une société où la femme est assignée à résidence et vouée aux tâches domestiques. Or, si ce monde n’est pas tout à fait derrière nous, si patriarcat il y a encore en France, il se rencontre exclusivement dans les territoires perdus de la République. Là, en effet, les principes d’égalité, de liberté, d’émancipation des femmes sont foulés au pied par les hommes. Là, en effet, certaines femmes sont maintenues dans un état de minorité. Mais ce ne sont pas nos mœurs qui sont coupables mais bien l’importation, sur notre sol, de mœurs étrangères aux nôtres. En sorte que si le féminisme a encore un sens, c’est en ces territoires qu’il doit porter le fer or les femmes qui ont le courage de se dresser contre le patriarcat, contre les interdits prescrits par les autorités religieuses, et dont les frères, les fils se font les implacables sentinelles, se retrouvent bien seules.
Meryl Streep (à l’occasion de la sortie de film Suffragette, où elle a le rôle pricincipal)
interview à Time out, 28 septembre 2015 (extrait)
Are you a feminist ?
‘I am a humanist, I am for nice easy balance.’
Sylvie Tenenbaum, psychothérapeute
dans Les hommes naissent libre et égaux... Et les femmes ? Albin Michel, 2014
Elle court, elle court, la misandrie (p. 145, extraits)
La misandrie, la haine des hommes, se porte plutôt bien. Les femmes d’aujourd’hui voudraient-elles se venger des millénaires de souffrance qu’elles-mêmes n’ont pas vécues ? Pour de nombreuses féministes qui n’ont rien compris au féminisme, les hommes sont l’ennemi à abattre.
(...)
N’est-il pas misandre d’utiliser les hommes comme des étalons ou des reproducteurs sans leur demander leur avis ? De leur intenter un faux procès pour inceste, lors des divorces, lorsque ce n’est pas le cas ? J’ai connu des hommes complètement détruits par de tels procédés. Les femmes qui osent dénigrer les pères, le plus souvent pour se venger, ou leur soutirer beaucoup d’argent (car il faut qu’ils paient, dans tous les sens du terme), réfléchissent-elles au mal qu’elles font à leurs enfants et à ces hommes qui restent marqués à vie ? Le féminisme, on ne le répétera jamais assez, ce n’est pas la guerre des sexes.
Julien Dray
L’Express, 5 mars 2014
à propos de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes :
La théorie du genre à l’école, c’est la conséquence de l’influence d’un féminisme qui s’est radicalié. Najat, elle est sur la ligne des féministes ultras américaines, qui sont en train d’émasculer les sexes !
Magali Jenny
Tribune de Genève, Les quotidiennes, 25 février 2014
A charge de revanche
(...) Quand on regarde d’un peu plus près les évolutions, surtout sociales, on remarque la présence d’une constante : une oscillation d’un extrême à un autre jusqu’au moment où cet aller-retour entre les deux points se réduit pour atteindre un certain équilibre. Le temps de fluctuation peut être plus ou moins long. Il est surtout empreint de nombreux déséquilibres, souvent sous forme d’injustices concernant les deux parties, chacune à leur tour.
Après tous les torts causés aux femmes, surtout en matière de droit de la famille (divorce, allocations, garde des enfants, etc.), les pôles se sont inversés d’une manière souvent radicale. A l’heure actuelle, en Suisse, on constate que les préjudices envers les hommes (pensions alimentaires mirobolantes à payer, droit de garde ou de visite des enfants plus que restreints) sont criants d’injustice et chargés de préjugés parfois à la limite des clichés.
Loin de moi l’idée de penser que les restrictions imposées et les jugements prononcés sont toujours infondés, mais ils le sont quelques fois. Les hommes, comme les guerrières féministes d’alors, n’ont pas d’autres choix que de s’organiser et se regrouper pour tenter de lutter contre des décisions injustes et extrêmes.(...)
La réalité se présente souvent avec plusieurs visages. Quand je vois la détresse de certains de mes amis, quand j’écoute leurs récits pleins de souffrance, je reste persuadée que la violence est autant l’apanage des femmes que des hommes, que l’injustice ne connaît pas la frontière des genres et que l’égalité devrait viser les hauteurs plutôt que niveler par le bas.
Je me prends alors à rêver que la justice ne se décline pas au féminin ou au masculin, mais qu’elle est d’un genre universel. C’est cet espoir qui me donne la certitude que le combat doit avoir lieu là où il a sa raison d’être.
Pour ces hommes qui ont eu le courage de s’opposer à leurs congénères en s’engageant, au nom de la justice, aux côtés des femmes quand elles en avaient le plus besoin ; pour ces hommes à qui on refuse tout droit sur leurs enfants sous prétexte que l’instinct paternel est moindre, mais à qui l’on accorde le droit de payer pour sa progéniture et celle qui l’a portée ; pour ces hommes qui avalent colère et humiliation en même temps que les jugements des tribunaux ; pour ces hommes qui ont besoin de nous, comme nous avons besoin d’eux, je n’ai qu’une envie : être à leurs côtés dans une lutte contre l’injustice qui menace à tout moment de changer de cap comme elle l’a si souvent fait.
N’hésitons pas à nous engager, à charge de revanche.
tdg.ch/lesquotidiennes/blogs/A-charge-de-revanche/story/30581217
Catherine Marx
Enquête et débat, 5 février 2014
Catherine Marx : “Il existe un contraste énorme entre la liberté conquise par les femmes et leur sentiment général d’oppression dans notre société occidentale” (extraits)
(...) À cause de ce discours, il existe un contraste énorme entre la liberté conquise par les femmes et leur sentiment général d’oppression dans notre société occidentale du 21e siècle. C’est une stratégie bien ficelée : faire revêtir aux femmes le costume de l’éternelle victime est peut-être la meilleure arme qui soit pour castrer les hommes. Ce qui est désolant, c’est que cela engendre une lutte de genres dénoncée depuis plus de 10 ans par Elisabeth Badinter, dont on ne saurait nier les convictions et l’engagement féministes. Et surtout, s’accrocher ainsi à un statut de victime, c’est incompatible avec l’émancipation et la liberté : pourquoi troquer une soumission à un pouvoir de type patriarcal pour se soumettre à un pouvoir de type gynocrate ? (...)
Ce que nombre de féministes font aujourd’hui se résume à vouloir emprisonner les femmes dans une nouvelle “image”, pour mieux les contrôler tout en asservissant les hommes. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que leur approche de la sexualité se construise en opposition avec celle des hommes, “bestialisée”, taxée de tous les vices. (...)
Je suis née en 1970 et je n’ai jamais eu le sentiment d’être freinée par un pouvoir patriarcal (sorte de pantin fantôme qu’on agite sous les yeux des femmes pour mieux leur faire peur) ni par des considérations sexistes. S’il m’est arrivé de croiser des abrutis misogynes, ils ne représentent – et de loin pas – la majorité des hommes que j’ai rencontrés. Je rajouterai que les hommes ne détiennent pas le monopole des propos sexistes et que le pendant de la misogynie, c’est la misandrie – qui ne fait – au demeurant – pas bondir grand monde. (...)
enquete-debat.fr/archives/catherine-marx-il-existe-un-contraste-enorme-entre-la-liberte-conquise-par-les-femmes-et-leur-sentiment-general-doppression-dans-notre-societe-occidentale-97308
Philippe Bilger
sur son blog, 8 mars 2013
La femme est l’avenir de la femme
Le ridicule de cette Journée internationale des femmes. De la femme enfermée dans un ghetto spécifique. Regardée comme si elle n’appartenait pas à notre humanité mais relevait d’une espèce étrange. Aux moeurs, maux et vertus particuliers.
Le nombre d’absurdités que cette célébration a suscitées est infini. Les femmes y ont pris largement leur part.
(...)
Ce qui a tourné autour du 8 mars est, chaque année, plus fascinant. Il ne s’agit même plus de démontrer l’égalité des sexes, ce qui va de soi pour tout humain normal, mais subtilement ou ostensiblement, comme pour rattraper des siècles de virilité dominatrice, que la femme serait supérieure à l’homme dans beaucoup de domaines, y compris, paraît-il, celui des entreprises .
(...)
En fait, j’en ai plus qu’assez de ce totalitarisme au quotidien qui impose par exemple une parité inepte pour le gouvernement : comme en 2012 où des choix malencontreux ont été opérés parce que le sexe a prévalu sur la compétence.
Je ne doute pas qu’il pourra y avoir demain des configurations politiques où les femmes devront être plus nombreuses que les hommes dans les instances de pouvoir. Cette obligation quantitative d’équité, là où l’inégalité du talent, de l’esprit et de l’énergie est une chance, représente l’une de ces fausses avancées de la modernité. On nivelle quand on a à discriminer, peu importe le sexe gagnant.
philippebilger.com/blog/2013/03/la-femme-est-lavenir-de-la-femme.html
Sylviane Agacinski
Le Monde, 5 juin 2011
Pour une culture du respect réciproque (dans le contexte de l’affaire DSK - conclusion)
Si la sexualité, au coeur de notre liberté et de nos plaisirs les plus intenses, doit être contenue, c’est qu’elle est aussi potentiellement dangereuse. Mais faut-il alors, selon une tentation manichéiste, chercher à savoir lequel des deux sexes est le plus dangereux ?
Longtemps, un imaginaire masculin a désigné les femmes comme le sexe dangereux, pour mieux légitimer leur subordination sociale. Pour les monothéismes, la femme est la responsable de la chute de l’homme, elle est, à travers son pouvoir de séduction, la complice du diable. Il ne faudrait pas qu’un imaginaire féminin inverse aujourd’hui ce schéma en désignant l’homme comme le sexe dangereux et en regardant la virilité comme l’incarnation d’une violence sauvage et irrépressible. Une telle inversion, occultant toute forme de violence féminine, est-elle souhaitable, ou bien ne faut-il pas lui préférer une culture du respect réciproque ?
lemonde.fr/dsk/article/2011/06/04/pour-une-culture-du-respect-reciproque_1531874_1522571.html
Elisabeth Levy
Le Causeur, 1 juin 2011
Ne nous délivrez pas du mâle ! (dans le contexte de l’affaire DSK - dernier paragraphe)
Avant que nos libératrices aient réussi à transformer tous les mâles en bons et honnêtes camarades ou, pour parler crument, en « gonzesses », nous pourrons encore faire de nos différences l’enjeu de la tendre, cruelle et excitante guerre des sexes. En attendant l’avenir radieux que vous nous promettez, Mesdames, nous serons nombreuses à accepter de nous sacrifier. Puisque vous n’aimez pas les « machos », nom que vous donnez aux hommes qui aiment les femmes, laissez-les nous. Nous saurons non pas quoi en faire mais quoi faire avec eux – et contre eux. Tout contre.
causeur.fr/ne-nous-delivrez-pas-du-male,10088
Hélé Béji, écrivaine tunisienne
Le Monde, 27 mai 2011
Refusons le féminisme victimaire (dans le contexte de l’affaire DSK - extraits)
Le diable, caché sous la beauté insolente des femmes, a changé de sexe, il n’est plus femelle, il est mâle, synonyme de satyre poilu, bouc difforme, bourreau des sexes. (...) Je ne la crois pas morale, ni noble, la pitié qu’on réserve aux seules créatures de son sexe. La race féminine, si elle ne sait plus compatir aux misères de la race masculine, me fait penser à l’insensibilité des Blancs à l’égard des Noirs, parce que leur peau n’est pas de même couleur. Une femme qui ne sait pas se mettre aussi dans la peau d’un homme a perdu le sens de sa propre humanité. La révolution féminine fut un modèle d’humanisme et d’intelligence. Au contraire de toutes les révolutions qui ne se soucièrent jamais des sévices infligés aux vaincus, les femmes surent s’émanciper du joug masculin sans violence, sans cruauté. Elles brisèrent leurs chaînes, mais elles sauvèrent l’humanité des liens. Leur libération n’a pas été une destruction de l’autre. Qui l’autre ? L’homme, le sexe fort. Elles l’ont maintenu dans ses droits, dans son intégrité, sa dignité. (...)
J’ai honte que les femmes se servent de leur solidarité de victime pour être des bourreaux sans merci. J’ai honte que, à peine sorties de l’ombre du servage, elles soumettent l’homme à la lumière sordide d’une nouvelle Inquisition. J’ai honte que, en protégeant une femme, elles ne protègent pas aussi l’homme de l’abjection publique du déshonneur. J’ai honte que, pour arracher une victime à l’humiliation, elles s’accordent le droit d’humilier sans remords. (...)
J’ai honte que, en bénissant leur sexe, elles aient le goût de maudire l’autre. Le sexe masculin appartient à la condition humaine, et, quel que soit son crime, rien n’autorise la condition féminine à l’en exclure. (...)
Beaucoup d’hommes, dans l’histoire, ont pris la défense des femmes. Je n’aurai plus honte d’être une femme si les femmes acceptent, au nom de leur propre cause, au nom du souci réciproque des sexes, au nom d’une seule et même condition humaine, de défendre, à leur tour, un homme.
lemonde.fr/idees/article/2011/05/26/refusons-le-feminisme-victimaire_1527716_3232.html
Psychologies octobre 2010, débat avec des lecteurs
Est-ce que l’on va continuer à dire que les femmes sont formidables et qu’elles vont gérer la société en laissant aux garçons la bière et le foot ? Continuer ainsi, c’est transformer le féminisme en un nouveau sexisme. Or, combattre un groupe sexiste par un autre groupe sexiste n’est pas un progrès. Il me semble plus intéressant de réfléchir au nouveau statut des hommes.
psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapeutes/Articles-et-Dossiers/Boris-Cyrulnik-interviewe-par-nos-lecteurs/Le-debat-entre-Boris-Cyrulnik-et-cinq-de-nos-lecteurs/7
Madame Figaro, 11 octobre 2007, p.102
(...) la situation des hommes est si terrible aujourd’hui en matière de vie privée qu’il me paraît très important qu’ils se réunissent, comme les femmes l’ont fait jadis, pour revendiquer des droits et penser leur destin en tant que groupe. En même temps j’ai l’impression que c’est quelque chose qui est très difficile à imaginer, une association d’hommes, puisqu’ils ont du mal à se présenter comme des victimes.
Paris Match, 12 juillet 2007, p.47
Je vais être franche : je ne crois pas du tout aux valeurs féminines. Je ne crois pas qu’une femme qui fait de la politique soit différente d’un homme. Y compris dans la relation qu’elle peut avoir avec le pouvoir. La soldate américaine qui a été complice des tortures sur les prisonniers irakiens dans les prisons d’Abou Ghraib, ça nous a vraiment pété à la figure. Elle nous a prouvé que l’abus de pouvoir n’est pas l’apanage des hommes.
dans "L’enfant sur-désiré", L’Ecole des parents d’avril-mai 2006, pp. 6-8.
Les pères sont mal en point... Pas seulement les pères : les hommes. Les pères ont repris une place, mais ils servent malgré tout de fusibles : dès que quelque chose ne va pas pas dans la famille, ce sont eux qui sautent ! Ils ont perdu leurs repères : ce sont les femmes qui décident de la contraception, de la conception, de l’IVG aussi... Dans les divorces conflictuels, les pères sont classiquement victimes de fausses allégations d’abus sexuels ; divorces dont ils ne sont plus guère les initiateurs, et après lesquels on sait qu’ils peinent à conserver les liens avec leurs enfants. A cela il faut ajouter le problème de l’infertilité masculine, qui semble en augmentation. Sans oublier la question de leur nom, pour lequel la loi a décidé qu’il n’y avait plus de transmission automatique.
dans Les féministes n’ont rien compris, interview à Libération, 10 décembre 2005 (extrait)
(Question de Libé) En 2001, vous avez d’ailleurs fait scandale en prenant la défense des hommes. Vous avez dit : « Des femmes stupides, ignorantes et méchantes s’attaquent aux hommes les plus intelligents et les plus gentils qui soient et personne ne lève le petit doigt. Les hommes ont désormais tellement l’air de chiens battus qu’ils ne répliquent pas. » Et vous lancez un appel à la révolte : « Il serait temps qu’ils contre-attaquent ! »
J’étais ce jour-là à la tribune du festival d’Edimbourg, en Ecosse, et on m’a posé une question sur les féministes. J’ai alors répondu que je n’aimais pas la façon dont on traite les hommes, que cela doit être terrible d’être un garçon. Cela a été ensuite repris dans le journal The Guardian, et cela a déclenché une polémique nationale, avec des tas de lettres pour ou contre moi. Je voulais dire que j’étais de plus en plus choquée par les insanités débitées contre les hommes, de façon automatique, sans qu’on s’en rende compte. Je demandais : pourquoi doit-on se battre pour l’égalité en dépréciant systématiquement les hommes ? J’étais un jour dans une école primaire et j’ai vu la jeune institutrice lancer aux garçons dans sa classe : « Tout est de votre faute ! » Un môme s’est même mis à pleurer. Je trouvais cela affreux. Je n’aimais pas le féminisme dans les années 60 et 70, et je ne l’aime toujours pas aujourd’hui. J’ai toujours détesté le côté antihommes de ces jeunes femmes de gauche qui haïssaient les mecs, le mariage et les enfants. C’était moche et surtout une perte de temps. On aurait dû s’y prendre autrement.
http://www.liberation.fr/culture/2005/12/10/les-feministes-n-ont-rien-compris_541312
interviewée par Fabrice Gaignault, dans Marie-Claire, n°640, décembre 2005, p.52
M.C. : A propos de dignité spirituelle, vous vous définissez davantage comme humaniste que comme féministe...
S.S. : Parce que je trouve que l’on a détruit la réputation des hommes et qu’on ne les traite pas avec gentillesse depuis les débuts du mouvement féministe. La communication entre les deux sexes n’a pas abouti. Maintenant, il faut passer à autre chose : former ensemble une bonne équipe d’humains. Bien sûr, les femmes doivent profiter de l’égalité, mais l’égalité signifie deux lignes parallèles... Il faut maintenant chercher à comprendre comment former cette équipe.
– Delon vous a quittée alors que vous étiez hospitalisée, dans un état très grave après votre accident de voiture. Les hommes sont lâches, parfois ?
M.D. J’ai rencontré trois hommes exceptionnels dans ma vie et jamais de lâcheté ! Jamais. Les hommes ne sont pas plus lâches que les femmes, mais je pense qu’ils ont peur de faire mal, de blesser. Nous, les femmes, sommes plus "rentre-dedans".
"Lady Lessing, poseuse de bombes ", Marion Van Renterghem
Le Monde, 11 septembre 2001, p.16
"Je suis de plus en plus choquée par la manière automatique et inconsidérée de rabaisser les hommes. C’est devenu à ce point une part de notre culture qu’on n’y fait même plus attention ", lui laisse dire le Guardian avant qu’elle évoque sa visite dans une classe. L’institutrice y expliquait que les guerres avaient pour cause la violence innée des hommes. " On pouvait voir les petites filles gonflées d’autosatisfaction et de suffisance alors que les petits garçons étaient assis là tout recroquevillés, s’excusant d’exister ", s’indigne-t-elle. Et encore : " Le féminisme a accompagné de grandes choses. Nous avons obtenu pas mal d’égalité, du moins en matière de salaires et de carrières (...), mais qu’est-il arrivé aux hommes ? (...) Des femmes stupides, ignorantes et méchantes peuvent déprécier les hommes les plus doux, les plus gentils et les plus intelligents qui soient, et personne ne proteste. Les hommes semblent si avachis qu’ils ne répliquent même pas. Il est temps qu’ils s’y mettent."
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