Jean-Claude Boucher, pionnier de la défense de la condition masculine, nous a quittés / Olivier Kaestlé, 25 septembre 2021
Jean-Claude Boucher, pionnier de la défense de la condition masculine, nous a quittés
Jean-Claude Boucher, l’un des plus importants pionniers québécois militant pour la reconnaissance de la condition masculine, s’est éteint ce 25 septembre, à Saint-Pie, à l’âge de 77 ans, des suites d’un accident cardio-vasculaire. Il laisse dans le deuil sa conjointe Louise, et ses enfants de deux mariages, Marie-Ève, Roseline, Simon et Louis-Bernard.
Surtout connu pour son engagement à titre de président du groupe de soutien aux hommes en difficulté L’Après-Rupture, Jean-Claude Boucher a consacré plusieurs décennies non seulement à leur venir en aide afin de surmonter le choc d’une rupture houleuse et conflictuelle, mais il a également fortement contribué à dénoncer les dérives du féminisme d’État et son impact néfaste sur les politiques gouvernementales démonisant les hommes en plus de les défavoriser sur les plans légal, des soins de santé et de services sociaux et sur le plan éducatif.
Il a dénoncé à plusieurs reprises de façons claire et documentée le dogmatisme de la politique d’intervention en violence conjugale, qui permet toujours l’arrestation arbitraire d’un homme accusé sans preuve, même quand il fait lui-même appel aux services de police.
Il s’est élevé inlassablement sur plusieurs tribunes médiatiques contre le parti pris judiciaire favorisant trop souvent indûment la garde des enfants accordée à la mère, au détriment du droit parental du père et du droit des enfants à entretenir un lien significatif avec lui.
Dans la même perspective, il n’a cessé de dénoncer la problématique des fausses allégations de violence conjugale et d’agressions sexuelles, qui cause autant de tort aux hommes accusés qu’aux véritables victimes, que les manipulatrices font passer pour aussi menteuses qu’elles.
Il a également piloté au sein de son organisme un groupe de recherche menant à la parution de nombre de rapports et d’articles rigoureux dont l’un d’eux exprimant une dénonciation implacable du dopage statistique entretenu par leministère de la Santé et des Services sociaux.
300 000 femmes battues, y avez-vous cru ?
Jean-Claude Boucher est également co-auteur d’un collectif intitulé 300 000 femmes battues, y avez-vous cru ?, véritable attaque frontale contre les dogmes du féminisme étatique.
Il y a co-signé, avec Jean-Pierre Gagnon, un texte démontrant avec une rigueur et une précision chirurgicales l’imposture dont le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec avait fait preuve en forgeant de toute pièce une statistique dopée à l’hélium, à l’effet que 300 000 femmes étaient chroniquement battues par leur conjoint chaque année au Québec. Ce chiffre himalayen ne reposait finalement que sur la fabulation d’une présumée chercheuse soutenue et financée par le gouvernement fédéral.
Sa plume incisive ne s’est toutefois pas limitée qu’à cette parution. On peut y lire, en préambule, l’extrait suivant :
« Il a publié en 1984 un livre sur les agissements de l’Office du Crédit Agricole du Québec en regard de la façon dont cet organisme du gouvernement assurait le financement des exploitations agricoles et les menait à la faillite. Suite à cette publication et aux différentes pressions exercées, tout le régime de financement a été modifié et ce fut la fin des faillites. »
Un communicateur hors pair
Jean-Claude Boucher avait un rare talent pour exprimer de façon claire et précise les réalités touchant la condition masculine, qu’il s’agisse du décrochage des garçons, du suicide des hommes, de l’itinérance en majorité masculine ou des accidents de travail également majoritairement masculins. Aucune problématique touchant les hommes et les garçons ne lui était étrangère et il devenait facilement intarissable mais toujours intéressant.
Un choc
J’ai souvent échangé avec Jean-Claude par le biais de Facebook mais je n’ai jamais eu la chance de le rencontrer. L’annonce de son décès par sa conjointe m’a toutefois donné un choc. Jean-Claude fait partie de ces forces de la nature qu’on imagine, bien sûr à tort, éternelles. Son décès laisse un grand vide, comme un cratère, à notre époque bouleversée qui le préoccupait grandement. Rien de ce qui touchait l’être humain ne le laissait indifférent.
Si, comme je le crois, la vie existe après la mort, Jean-Claude doit être en route vers de nouvelles péripéties, vers de nouveaux combats, au cours desquels sa faconde naturelle trouvera de nouvelles causes à défendre. Il y a des habitudes, comme ça, que même la mort ne peut nous faire perdre…
Repose en paix, Jean-Claude.
samedi 25 septembre 2021
Olivier Kaestlé
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