Les plans anti-"violences faites aux femmes" (2005-2019 )
Les plans anti-"violences faites aux femmes" (2005-2019)
Ces Plans sont triennaux. Ils sont mis en oeuvre par les divers ministères ou secrétariats d’état consacrés aux "droits des femmes" qui se succèdent, le plus souvent en collaboration étroite avec d’autres ministères. Leurs caractéristiques :
- ils ne prennent jamais en compte les violences dont les victimes sont majoritairement masculines (paternités imposées, privation des enfants suite au divorce, fausses accusations d’ordre sexuel) ;
- ils prennent en compte des violences dont les victimes, de manière équivalente, sont des deux sexes ;
- mais ils traitent ces violences comme si elles ne faisaient que des victimes féminines.
Il s’agit donc clairement de discriminations d’état fondées sur le sexe. Ce qui n’empêche pas qu’elles soient cautionnées par le Défenseur des droits, comme le montrent les réponses aux saisines du GES dont nous indiquons les liens.
Plan global de lutte contre les violences faites aux femmes 2005-2007
http://stop-violences-femmes.gouv.fr/Les-plans-precedents.html
Lancé par 5 ministères en collaboration, le 24 novembre 2004. Centré sur la violence conjugale, il met en place « 10 mesures pour l’autonomie des femmes ».
Alors que n’existe aucune structure d’aide aux victimes masculines, le gavage financier des structures d’aide aux victimes féminines n’est pas oublié : Augmenter d’1 M d’euros environ, dans le cadre de la dotation de la LFI 2005, le soutien financier accordé aux niveaux national et local aux associations spécialisées dans l’accueil des femmes victimes de violences. (Fiche n°6, p. 14)
Plan triennal 2008-2010. « Douze objectifs pour combattre les violences faites aux femmes »
http://stop-violences-femmes.gouv.fr/Les-plans-precedents.html
Lancé le 21 novembre 2007 par le Secrétariat d’état à la Solidarité (Ministère du Travail) de Valérie Létard.
Prend en compte deux autres types de violences : les mutilations sexuelles et les mariages forcés, lesquelles font évidemment des victimes des deux sexes.
Pourtant le Plan ne s’adresse qu’aux victimes féminines, ce qui est rappelé dans ses nombreux documents de présentation, papier ou visuel. Les victimes présentées dans les « fiches pratiques » sont toutes féminines. Les slogans qui illustrent les graphismes sont sans équivoque : « Petite, vous rêviez d’un prince charmant, pas d’un homme qui vous frappe en rentrant » et « C’est un homme comblé. Une maison, deux enfants, un chien et une femme battue. »
Saisine GES de la Halde et réponse : http://www.g-e-s.fr/base-de-documentation/saisines/saisines-de-la-halde-2008-2010/saisine-halde-campagne-2008-contre-les-violences-du-secretariat-detat-a-la-solidarite-20-octobre-2008-reponse-2-decembre-2008/
3e Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes (2011-2013)
http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/Le-plan-2011-2013.html
Lancé par le Ministère des Solidarités de Roselyne Bachelot, le 13 avril 2011.
Cinq ministères sont impliqués, et le nombre des violences concernées s’accroît encore : prostitution, violence au travail. Budget : 31,6 millions d’euros. Les victimes sont toujours désignées comme féminines, ainsi que le confirment parmi d’autres l’énoncé de l’action 19, « Recenser les besoins spécifiques des femmes victimes de violence et les réponses qui y sont apportées dans un cadre législatif rénové » ou de l’action 31, « Lancer une étude sur les violences faites aux femmes au travail ».
Saisine GES du DDD et réponse : http://www.g-e-s.fr/base-de-documentation/saisines/saisines-du-defenseur-des-droits/saisine-defenseur-3e-plan-de-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-29-juin-2011-reponse-16-janvier-2012/
4e Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016)
Lancé par le Ministère des droits des femmes de Najat Vallaud-Belkacem, le 22 novembre 2013.
Budget : 66 millions d’euros (soit 2 fois plus que celui du 3e Plan)
Saisine GES du DDD et réponse : http://www.g-e-s.fr/base-de-documentation/saisines/saisines-du-defenseur-des-droits/saisine-defenseur-4e-plan-contre-les-violences-faites-aux-femmes-25-novembre-13-reponse-11-mars-14/
5e Plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019)
Initié par le Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes de Laurence Rossignol. Budget : 125 millions d’euros (soit 4 fois plus que celui du 3e Plan, 2 fois plus que celui du 4e !)
La plupart des formules employées pour désigner les victimes sont sexuées : "mères et leurs enfants", "jeunes femmes", "femmes étrangères", "femmes handicapées", etc.
"femmes handicapées" (Objectifs 28-29, p. 58-59) : cela signifie que les hommes handicapés victimes de violences sont exclus du dispositif, subissant en l’occurrence une double peine.
Un cas particulier : Action 58 dans Objectif 19, p. 41 : Informer sur le caractère médicalement infondée du "syndrome d’aliénation parentale". Cela pose diverses questions, par exemple :
- pourquoi est-il question du SAP dans un Plan anti-violences ? Le SAP est un mode de diagnostic (peut-être erroné, mais c’est un autre problème) d’une violence (l’aliénation parentale), il n’est pas cette violence elle-même. D’autre part, aucun théoricien du SAP n’a jamais prétendu en assigner la responsabilité aux seules mères : le concept n’est pas sexiste.
- en quoi un ministère "des Familles" ou "des Droits des femmes" est-il compétent pour déclarer "infondé" un concept d’ordre psychologique ? C’est le problème des professionnels concernés : psychologues, psychiatres, éducateurs, sociologues... et non celui de l’Etat. Si, en la matière, c’est l’Etat qui décide, alors on est dans le totalitarisme.
Les actions : elles sont de bon sens, et, dans le texte, le sexe des agresseurs et des agressés n’entre pas en ligne de compte. L’arnaque est ailleurs. La campagne de présentation comporte 5 videos, lesquelles ont toujours plus d’impact sur le public que le texte. Or, sur les 5 :
- 4 sont des témoignages d’adultes qui ont été des enfants victimes. Dans les 4 cas (dont 3 agressions sexuelles), le maltraiteur qu’ils évoquent est un homme (dont un père).
- la 5e est un spot, qui met en scène un jeune garçon, son père, et un témoin. Le maltraiteur est le père.
Autrement dit, toutes les videos évoquent ou mettent en scène un maltraiteur masculin, ce qui véhicule implicitement un message misandre .
Saisine GES du DDD et réponse : http://www.g-e-s.fr/base-de-documentation/saisines/saisines-du-defenseur-des-droits/saisine-defenseur-5e-plan-de-mobilisation-et-de-lutte-contre-toutes-les-violences-faites-aux-femmes-2017-2019-1-mars-17/
Imprimer