Comment réagir à une pub sexiste ?


 
 
 
Comment réagir à une pub sexiste ?
 
Entendons-nous bien. Les associations misandres sont devenues des censeur(e)s qui s’indignent dès qu’une femme est filmée dans une cuisine, ou qu’elle dévoile une partie de son anatomie. Nous ne souhaitons pas devenir comme elles. Nous savons que beaucoup de pubs jouent authentiquement sur l’ humour ou le paradoxe. Nous savons que le nu féminin ou masculin, s’il est bien traité, peut valoriser l’ensemble des femmes ou des hommes. 
 
Une pub misandre est une pub qui met en scène l’infériorité des hommes en général, explicitement (Sprox) ou implicitement (Eram) ; le plus souvent sur le plan moral, parfois sur le plan des savoir-faire (Livebox) : dans ce deuxième cas la cible est le père de famille présenté comme incompétent. Ce peut être aussi une pub qui légitime la violence contre les hommes (Direct assurance). Nous vous invitons à protester contre ces pubs qui, jour après jour, accompagnent et confortent le travail de dévalorisation des hommes mené par uneidéologie pernicieuse. (voir notre sous-rubrique Des exemples de spots/pubs misandres).
 
1. Ne dites pas : « Cela ne sert à rien ». Ce n’est pas vrai. Les annonceurs sont très sensibles aux critiques, les médias supports aussi. Les organismes de contrôle ne peuvent connaître le mécontentement du public que s’ils en sont informés Les radicales-féministes de La Meute le disent : « Jusqu’à la création de La Meute, en septembre 2000, le BVP affirmait qu’il ne recevait pas de protestations émanant de féministes. La situation a changé... ». Ces mêmes organismes répercutent ensuite ce mécontentement dans leurs rapports, certains ont même la possibilité d’intervenir.
 
2. Envoyez-nous les références de ces pubs, car nous n’avons pas la possibilité de les repérer toutes, avec si possible un lien, ou une image Jpeg. Nous n’avons pas le droit de les reproduire, mais nous répercuterons l’information sur le site, ce qui permettra d’organiser et d’élargir la protestation.
 
3. Ecrivez à l’annonceur et aux médias supports.
 
Quels que soient leurs destinataires, les courriers doivent être signés (d’un individu ou d’une association), rédigés sur un mode pondéré, rationnel, argumenté, et déboucher sur une demande concrète : modification ou retrait de la pub, excuses, intervention de l’organisme, etc. Il y va de leur crédibilité. L’anonymat, la protestation pour la protestation, l’agressivité, les insultes sont des procédés contre-productifs : ils discréditent les courriers qui les utilisent, lesquels ne sont au final pas pris en compte par leurs destinataires.
 
4. Saisissez le JDP (Jury de déontologie publicitaire). Le JDP est rattaché à l’ARPR Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ex BVP Bureau de vérification de la publicité )
 
Cet organisme d’« autodiscipline » est tout à fait concerné par les contenus sexistes, et les prend en compte dans les deux sens. Voici des extraits de l’une de ses « Recommandations », intitulée « Image de la personne humaine » :
 
1-1 La publicité ne doit pas être susceptible de heurter la sensibilité, choquer ou même provoquer le public en propageant une image de la personne humaine portant atteinte à sa dignité et à sa décence.
1-3 D’une façon générale, toute représentation dégradante ou humiliante de la personne humaine, explicite ou implicite, est exclue, notamment au travers de qualificatifs, d’attitudes, de postures, de gestes, de sons, etc., attentatoires à la dignité humaine.
2-1 La publicité ne doit pas réduire la personne humaine, et en particulier la femme, à la fonction d’objet.
3-2 Toute présentation complaisante d’une situation de domination ou d’exploitation d’une personne par une autre est exclue.
3-3 La publicité doit éviter toute scène de violence, directe ou suggérée, et ne pas inciter à la violence, que celle-ci soit morale ou physique.(…) la violence morale comprend les comportements de domination, le harcèlement (moral et sexuel).
 
Un extrait de la recommandation « Enfant » :
 
2-3 La publicité ne doit pas dévaloriser l’autorité, la responsabilité ou le jugement des parents et des éducateurs. 
 
Le site comporte une entrée « Se plaindre », avec un formulaire préétabli.
 
S’il juge votre requête recevable, il peut intervenir pour l’obtention d’une modification de la campagne publicitaire, voire une cessation de diffusion.
 
5. Si l’annonceur est basé dans un autre pays francophone, il convient d’écrire à l’équivalent du BVP dans ce pays, par exemple :
 
Jury d’ethique publicitaire (JEP)
adresse postale : Avenue Louise 120 Bte 5 B-1050 Bruxelles Belgique
Fax : 02/502.77.33
courriel : info@jep.be
 
(...sans illusion. Nos amis belges nous ont informé que ce jury est surtout une émanation des publicitaires, ce qui nous semble confirmé par deux expériences négatives.) 
 
Commission Suisse pour la Loyauté
site : http://www.lauterkeit.ch/
Kappelergasse 14, Case postale 2744, 8022 Zurich Suisse
fax 044 211 80 18
courriel : info@lauterkeit.ch
 
5. Informez-nous de leurs réponses (ou de leurs non-réponses), que nous rapporterons sur le site. Précisez si vous nous autorisez ou non à mentionner votre nom. Quelles qu’elles soient, elles contribuent à alimenter un stock d’expériences qui sera utile pour les campagnes suivantes.
 
N.B. En 2004, dans les débuts du site et sans particulièrement exhorter nos lecteurs à nous suivre, nous avions participé à un "Espace public de débat" sur la publicité, lancé par le ministère de la Parité. En toute bonne conscience discriminatoire, ce débat était censé ne concerner que les pubs misogynes, mais nous avions signalé plusieurs pubs misandres. Cela n’a pas été inutile puisque le rapport publié le 15 mars 2005 et intitulé Synthèse de l’Espace public de débat sur l’image des femmes dans la publicité est amené à reconnaître (p.5) que "plus d’un quart des participants sont des hommes" et que "Environ 10% des hommes qui ont fait part de leur point de vue se plaignent même de l’image des hommes véhiculée par certaines publicités".
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De même, suite en partie à nos interventions, l’ARPP écrit dans son Bilan 2007 Publicité et image de la personne humaine (p. 4) à propos du "porno-chic" : "En 2007, à l’évidence, cette tendance est de retour, essentiellement dans le secteur de l’habillement et du luxe. On constate, en outre, une inversion des rôles, les femmes se retrouvant maintenant de plus en plus souvent en position de domination (deux fois plus de cas de violence et de domination à l’égard des hommes par les femmes que l’inverse)." De nombreuses pubs misandres sont reproduites dans ce rapport. (Nous nous efforcons de rendre compte de chaque rapport annuel dans notre sous-rubrique Des exemples de pubs/spots misandres).

 
 


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