Non, "Osez le féminisme" ne représente pas les femmes (ni les féministes"). Le Figaro, 26-7-2017


[Ce n’est pas nous qui le disons : ce sont des féministes engagées, notoires, qui s’efforcent de préserver le féminisme authentique de l’amalgame avec la misandrie. Car effectivement, "Osez le féminisme" est une secte misandre qui se camoufle derrière la référence permanente au féminisme, qu’en fait elle trahit et discrédite.] 

 

 

Non, "Osez le féminisme" ne représente pas les femmes (ni les "féministes")

FIGAROVOX/TRIBUNE - Les signataires appellent notamment la presse à cesser de parler « des féministes » ou « des femmes » en mentionnant les actions politisées de l’association d’extrême gauche « Osez le féminisme ».

 

Premières signataires :

Myriam Levy, professeure d’alphabétisation, féministe

Cassia Carrigan, fondatrice d’un collectif de mères précaires

Audrey Lebau-Livé, responsable associative

Emmanuelle Campo, cofondatrice d’un réseau contre les discriminations

Mathilde Huchot, femme politique

Auriane Rezé, cheffe d’entreprise et lauréate de prix d’entrepreneuse

Anne-Marie Poulain, chargée de mission égalité d’une collectivité en retraite

Corinne Lepage, ancienne ministre, ancienne eurodéputée

Anne Soupa, cofondatrice du Comité de la jupe et de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones

Bintou Niang, avocate au barreau de Paris

 

Les femmes sont nombreuses, plurielles, diverses. Nous sommes 52% de la population française. Nous sommes des femmes, des mères, des épouses, des filles, des professionnelles. Nous sommes de toutes les catégories sociales. De toutes les couleurs. De toutes les obédiences.

Certaines d’entre nous sont féministes actives. D’autres ne sont pas militantes.

Nous sommes de gauche, du PS, écologistes, de droite constructive, des Républicains, du centre, d’En Marche ou non politisées.

Nous sommes présidentes d’associations, de réseaux, expertes, ou simplement des citoyennes concernées.

Nous sommes des femmes et nous avons des opinions à exprimer, comme nous diverses, plurielles, variées.

Pourtant, depuis des années, le débat public sur le féminisme est confisqué par une frange militante d’extrême gauche.

Caroline de Haas, fondatrice d’« Osez le féminisme », socialiste tendance Hamoniste, dernièrement directrice de campagne pour Cécile Duflot aux primaires présidentielles puis candidate aux élections législatives éliminée au premier tour, ne cesse de prétendre parler « au nom des féministes » ou même « au nom des femmes ».

À tel point que le CNIDFF, principale association des droits des femmes de France, a publié cette semaine un communiqué sur sa page Facebook pour indiquer « Nous ne sommes pas solidaires des actions menées par Caroline de Haas » !

Communiqué non relayé dans les médias.

Pourquoi ?

Nous l’affirmons clairement ensemble : « Osez le féminisme » ne nous représente pas.

Nous demandons solennellement à la presse de cesser de parler « des féministes » ou pire « des femmes » en mentionnant des actions politisées et instrumentalisées, montées à seule fin d’exister dans un débat public difficile.

Nous refusons d’être instrumentalisées par les porte-parole d’Osez le féminisme dont le biais est totalement politisé, dont l’unique moteur est la visibilité médiatique par la contestation permanente.

Moteur qui en soi n’est pas condamnable, si elle s’exprimait honnêtement, sans prétendre parler pour toutes les femmes, ou pour toutes les féministes.

Nous, femmes, féministes, constructives, bienveillantes, conquérantes, positives, confiantes, luttons contre des réalités, des discriminations, des inégalités que nous vivons : les inégalités de salaires, les inégalités professionnelles, les violences, le harcèlement de rue... Nos actions existent. Autonomes ou concertées. En dehors de l’agressivité permanente. Nous savons saluer les avancées y compris celles qui sont portées en dehors de nos camps partisans. Nous savons encourager. Nous savons faire confiance aux autres femmes. Nous savons travailler ensemble.

Nous demandons à « Osez le féminisme », omniprésent sur les réseaux sociaux, de parler pour ce qu’elles représentent : leurs adhérentes. Pas les autres. Pas nous.

 

Le Figaro, 26-7-2017

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/07/26/31003-20170726ARTFIG00212-non-osez-le-feminisme-ne-represente-pas-les-femmes-ni-les-feministes.php



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